Semaine 22-23 : « Au centre de l’Europe » – Hongrie & Slovaquie - Damien

Après un superbe week-end à Budapest chez Andrés, nous avons repris notre route vers le Nord. Pour être honnête, si nous enlevons Budapest, la Hongrie ne nous a pas montré ses plus belles routes et villes. Nous avons traversé la campagne plate et monotone du centre de l’Europe.

Hongrie, les routes infinies de l’ennui.

Imaginez les Barthes de l’Adour sur plus de 200kms et vous obtenez la plupart des paysages Hongrois. Pour ceux qui ne savent pas, les Barthes sont des prairies marécageuses qui sont inondées en cas de crues de fleuves afin d’éviter les inondations des zones habitées.

Ainsi, notre paysage ne fut pas des plus surprenants. Ajoutons à cela, des lignes droites interminables et plates et quelques gros problèmes de vélo. Seul point positif, nous étions libres de camper où nous voulions et peu dérangés par les gens.

Mais plus les jours passent et se ressemblent, plus le moral tombe et des problèmes techniques arrivent.

Deux jours après notre départ de Budapest, je casse l’axe de ma roue arrière. Ici, les magasins de vélos sont aussi rares qu’une défaite de l’U.S Dax rugby cette saison. Nous roulons donc, moi sur une roue, 25 kilomètres plus loin pour trouver un vieu garage à vélo.

Un vieux monsieur nous accueille, nous ne sommes pas étonnés qu’il ne parle pas un mot d’anglais (c’est la norme ici) et parlons donc avec des gestes. Premièrement, il refuse mais après une petite bataille, il accepte et change ma roue en quelques secondes.

Jour 2, j’ai donc une nouvelle roue arrière ! Youpi !

Jour 3 : Je crève à l’arrière.

Jour 4 : Je tord ma roue avant après que mon porte bagage cède et se bloque dans la roue.

Comme vous le voyez, malgré les routes monotones, on ne s’ennuie pas en Hongrie...

Heureusement, pour ce troisième problème nous sommes arrivés en Slovaquie à Kosice et nous sommes accueillis par Dan, un Américain travaillant là-bas. Cet arrêt, AU CHAUD, fait du bien. Avec cet enchaînement de problème et ces routes, le moral était bas et les nuits en tente très froides.

D’ailleurs, nous sommes arrivés en Slovaquie sans passer de frontière...

Salut la Slovaquie !

Notre premier stop slovaque s’effectue donc à Kosice, deuxième ville du pays (après Bratislava la capitale). Nous nous reposons et visitons cette ville qui possède un centre historique préservé. La longue rue principale, piétonne, bordée de maisons aristocratiques, d'églises et de cafés est très agréable. Nous remarquons directement la différence de culture avec la Hongrie et l’accueil des Slovaques.

Dan, notre hôte à Kosice

Après un court arrêt à Kosice ! C'est à Presov, 50 kilomètres plus loin que nous nous arrêtons pour passer quelques jours auprès d'une petite famille slovaque. La route était composée de collines et un paysage de campagne digne de notre chalosse landaise, on est heureux de retrouver les collines et les côtés qui piquent les jambes !

La famille Ulsini & Mme Martin

Peter, Julia et leurs 3 enfants, Dominika, Mathus & Peter jr nous ont accueillis chez eux à Medzany, un petit village proche de Presov. Nous avons passé de magnifiques moments en leur compagnie. Entre discussions, jeux de sociétés et dessins, notre moral ne pouvait que remonter au plus haut !

De plus nous avons même eu une visite de la ville de Presov et nous sommes allés au musée du sel. Une ancienne entreprise de sel reconstruite en musée qui montre l'histoire du sel et son extraction. Solivar (nom du musée) est un monument culturel national et fait partie des monuments techniques les plus importants de Slovaquie. Il s'agit d'un complexe unique d'installations techniques de pompage et de cuisson du sel à partir de la saumure, datant du XVIIe siècle. Les objets pour l'extraction du sel et le pompage de la saumure à Solivar comprennent principalement le puits Léopold avec un bâtiment à pignon, une forge, une fonderie, une brasserie, un entrepôt de sel, un atelier de forgeron et un heurtoir. Nous avons visité tous ces bâtiments pour comprendre la confection du sel et son histoire.

Après ces 3 jours de pur bonheur en Slovaquie, il est temps pour nous de passer en Pologne.

100 kilomètres et une frontière plus loin, nous atterrissons à Nowy Sacz chez Maria alias Mme. Martin. Mme. Martin est une femme âgée de 72 ans et une ancienne cliente de ma maman. Après avoir vécu en France plus de 30 ans, elle a décidé de revenir en Pologne, dans sa ville natale. Aussi gentille que bavarde, Maria s’est occupé de nous comme de ses petits-enfants avec des repas gargantuesques et des petites attentions (linges, gâteaux...). Nous avons été comme des rois pendant 2 jours et remercions énormément Maria pour tout !

Nous avons gouté à pas mal de spécialités polonaises chez Maria.

Cracovie (Krakow), ville historique de Pologne.

Après ses arrêts incroyables, nous arrivons à Cracovie, ancienne capitale du pays et ville remplie d’histoire. Nous sommes accueillis chez Zineddine (oui il s’appelle comme ça car son père est fan de Zidane) dans son appartement.

Le premier jour tombe pour mon anniversaire ! Ambiance bizarre au réveil, c’est la première fois que je passe mon anniversaire loin de ma famille et de mes amis. Mais Zizou a prévu une belle journée !

Après un gros petit déjeuner à base de croissant-nutella, nous partons direction le Kościuszko Mound colline artificielle érigée par les Cracoviens en commémoration du chef national polonais Tadeusz Kościuszko. Nous avons pu monter le chemin étroit qui mène au sommet et observer la vue panoramique de la ville. Nous sommes également allés au Wawel royal castle et à la place Rynek Glowny.

La journée se suit au pub pour regarder un époustouflant Liverpool – Man U (7 à 0 pour les reds) et se conclut dans un bar à jeux de société autour de quelques bières.

Le lundi, nous sommes allés au musée Schindler retraçant l’histoire de cette ville et de l’occupation Nazi et la Shoah.

Mais nous ne pouvions pas quitter Cracovie sans passer par Auschwitz (1h à l’Ouest), lieu de mémoire incontournable de l’histoire du monde.

Auschwitz-Birkenau, lieu chargé d’histoire...

Nous décidons donc de partir le mardi en train pour la ville d’Aushwitz. Franchement, je ne savais pas à quoi m’attendre en allant là-bas. Je connais l’histoire effroyable de ces lieux mais je ne suis jamais vraiment rentré dans les détails.

Nous arrivons donc devant l’entrée du camp Auschwitz I, le tout premier camp de concentration. Enormément de personnes font la queue et attendent à l’entrée, peu étonnant que ce site soit un des plus visités au monde. Après le passage de quelques portiques et de sécurité, nous arrivons dans le groupe des Français emmené par Magda, notre guide.

Nous rentrons donc dans ce camp où des milliers de personnes n’en sont jamais sorti. Rien qu’en marchant dans les allées, entre les baraques, l’ambiance est froide et nous comprenons l’importance de ce lieu. Magda nous explique les conditions de vies et d’arrivées des personnes, l’histoire de ces gens qui, à peine débarqués des wagons, ont été sélectionnés et divisés.

Certains blocs sont encore en bon état et on peut imaginer les conditions effroyables du camp. Des photos, des valises, des cheveux, des chaussures d’enfants dans des vitrines rappellent la violence de ce lieu. Nous passons par les différents blocs. Bloc 10, lieu d’expériences des docteurs nazis qui se servaient des gens comme cobayes « au nom de la science ». Par le Bloc 11, lieu d’emprisonnement et de jugement dernier....

La guide nous a montrés et expliqués de fond en comble les histoires et ses détails. Nous terminons la visite à Auschwitz-Birkenau, le plus grand camp de concentration et d’extermination au monde. Les rails qui rentrent directement dans le camp exposent l’idée d’ « usine de la mort » que nous raconte Magda. Aujourd’hui, il ne reste que des ruines de quelques chambres à gaz et des baraques ou plus d’1,3 millions de personnes ont tenté de «sur »vivre.

Une journée qui restera dans nos mémoires. Il est temps maintenant pour nous de quitter Krakow et de rejoindre la capitale Varsovie.